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“S’il vous plaît m’dame, si vous avez des couvertures en trop, je dors derrière la gare près du panneau plublicitaire lumineux.  Pensez à moi s’il vous plaît.”

“Ah !  Monsieur, en effet, ça caille aujourd’hui !  Mais pourquoi n’allez vous pas dormir dans un abri de nuit ?”

“Ma p’tite dame, vous voyez ce chien, il est tout ce qui me rattache à la vie.  Sans lui, je n’ai plus aucune raison de me lever le matin.  Il me tient chaud, ne me juge pas, est toujours heureux de me voir.  Ce chien, m’dame, je lui donne à manger avant de me nourrir.

Dès que j’ai un peu d’argent, je lui achète sa boîte de pâté.  Si vous saviez comme il est reconnaissant.  Eh bien, dans les abris de nuit, ils refusent que mon chien m’accompagne.  Vous pensez vraiment que je vais le laisser seul dehors pour pouvoir dormir à l’intérieur ?

Jamais !  Je préfère me coucher contre lui et bénéficier de sa chaleur.”

“Je vous comprends monsieur.  Je vais regarder si je peux faire quelque chose pour vous.  Je vous apporterai ce que j’aurai trouvé dès que possible.”

“Polka et moi vous remercions beaucoup madame.”

“Il n’y a pas de quoi mon bon monsieur.”

“Mon brave Polka, c’est pas encore aujourd’hui qu’on nous séparera hein!  Viens, on bouge un peu !”

“Eh, sale clodo, dégage avec ton cleps puant !  Tu vois pas que tu gènes ?”

Ces jeunes habillés avec des vêtements de marque n’ont aucune idée de qui je suis, ni surtout, qui j’étais avant.  J’enseignais dans un collège huppé dans les classes supérieures.  Je les connaissais ces fils à papa qui croyaient tout savoir.  Je les remettais à leur place très souvent.  Mais cela n’a pas plu à un jeune pervers qui m’a accusé d’avoir tenté d’abuser de lui.  Ses parents étant très fortunés, il leur a été aisé de prendre un excellent avocat.  De mon côté, j’étais naïf, je n’ai jamais imaginé qu’on croirait une histoire pareille mais il y avait toujours un doute.  J’ai donc été licencié, ma femme m’a quitté, mes enfants n’ont plus voulu me parler ainsi que le reste de ma famille.  J’étais devenu le paria.  Chaque fois qu’on me regardait, je voyais cette lueur de dégoût dans le regard de la personne en face.  Je ne l’ai plus supporté.  J’ai tout quitté.  Je suis parti avec mon chien.  Ca fait 2 ans maintenant.

C’est mon 2ème hiver avec le froid mordant, la quête de vêtements chauds qui s’ajoute à la recherche quotidienne de nourriture.  Mais je m’égare.  Je pense que je me suis assoupi un peu là.

“Circulez, vous ne pouvez pas rester ici monsieur !” me lance un policier peu avenant.

“T’inquiète mon gars, je connais la chanson …  Viens Polka, on va faire un p’tit tour dans le parc, mais ne cours plus après les pigeons hein !”

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