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Je ne suis pas Indien, je sais à peine Sioux. Tout d’abord, j’ai été bercé durant mon enfance par les films de l’ouest où les balles sifflaient tirés par un homme habile et calme défendant la veuve et l’orphelin.

Mais il y avait surtout ces personnes à moitiés nus qui parlaient une langue que l’on ne comprenait pas et qui aux travers de leur youyou attaquaient avec des Tomahawks bricolés avec une pierre aiguisée et un bout de bois.

Ils avaient un air menaçant, se donnaient des surnoms qui, quelque fois, me faisait bien rire et qui nous traitaient de « visage pâle ». Ils vivaient dans des tentes que l’on appelait des tipis, montaient à cheval sans scelle et surtout scalpaient des pauvres personnes traversant leurs territoires en famille dans des carrosses.

Bref, c’était clairement les méchants et on était unanime. D’ailleurs étant petit, nous jouions aux cow-boys et aux indiens et le scénario était toujours pareil : Un indien détient une pauvre victime ligotée à un arbre et le cow-boy délivrait celle-ci à coup de révolver et mettait fin à l’indien tout en soulignant une réplique que seuls les américains en avaient le secret.

Très vite j’ai grandis et surtout j’ai compris. J’ai compris que ces pauvres indiens communiaient avec la nature et qu’ils respectaient leur environnement parce que comme ils disaient : « La terre n’est pas un don de nos parents. Ce sont nos enfants qui nous la prêtent ».

De plus, ils ne sont pas là pour tuer quiconque, ils étaient juste là parce qu’ils habituaient là. Et que même lorsque les européens sont venus en Amérique, ils ne les ont pas chassé ni tuer et encore moins repousser parce qu’ils savaient pertinemment bien que la terre est suffisant vaste pour accueillir n’importe qui. Mais malheureusement les nouveaux arrivants avaient un besoin cruel de place et d’exclusivité. Et que pour ces cow-boys, l’Amérique devait devenir américain reprenant leurs traditions ainsi que leurs croyances et qu’il n’y avait pas de place pour d’autres croyances païennes.

L’indien préserve l’Américain. L’Américain met Indien dans réserve. A c’qu’il paraît ils parlent comme ça.

On dit aussi que ce sont des peaux-rouges, en même temps c’est de bonne guerre parce qu’ils nous appelaient les visages pâles.

Enfin pas moi, parce que je suis un beurre. Ca explique peut-être pourquoi j’aime la glace aux caramels beurre salée.

Mais dis donc, je ne serais pas l’Indien de Belgique. Ben non, mes parents ce sont eux qui sont venu en Belgique et donc je serais plus apparenté aux américains. Je suis en quelque sorte en Américain et je devrais me comporter comme eux. En fin de compte, il y a plus de place pour les Belges en Belgique. Ils ne sont pas civilisés avec leurs coutumes barbares où ils mangent grossièrement des frites dans des cornets. Où ils sont fiers de faire défiler le 21 juillet des armes de guerre et surtout de se quereller intempestivement entre leurs leaders qu’ils nomment « ministres » ou même « premier ministre », un certain « Monsieur patate ».

A Anvers, au nom de la liberté, ils mettent des femmes en vitrine. Il vous est loisible de les consommer moyennant finance. Les belges disent que leurs spécialités c’est le chocolat et pourtant je n’ai vu nulle part un cacaotier !

Bref, je crois que je vais les mettre tous dans une réserve et les saouler à la bière – chose qui est en partie déjà faite.

Après tout, c’est eux qui sont venus chercher mon père en promettant « Monts et Merveilles » et ils n’ont trouvé que « Terrils et Mines ». Mes parents vivaient dans des corons où la salubrité laissait à désirer, mais on s’en foutait, ils étaient constamment sales et foncés. Un mec basané sale ça se voit moins.

Aujourd’hui, comme mes collègues et amis américains, je promets d’honorer mon esprit d’invasion et de coloniser ce pays comme il se doit et en contrepartie je leurs promets moins de taxe et plus de bière.

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