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D’abord, d’abord
Il y a l’ainé
Lui qui est comme un frelon
Lui qui aime charmer
Et qui sait plus d’où il vient Monsieur
Tellement qu’il croit
Ou tellement qu’il a vu

Et qui raconte l’Algérie
Comme s’il venait de là-bas
Lui qui est complètement à l’Est
Et qui se prend pour le Calife
Qui nous saoule tous les vendredis
Avec des mauvaises histoires
Mais que Raymonde apprécie
Et que Cécile fustige
Mais il reste raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de pâques

Et puis qui balbutie
Et qui a l’oreille qui divague
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne raconte pas Monsieur
On ne raconte pas … on radote

Et puis, il y a l’autre
Qui change de coupe de cheveux
Et qui n’a jamais vu un peigne
Et que son homme est chauve
Mais qui ne donnerait pas un vélo
A un pauvre type à pied
Qui a marié la belle Bella
Un fille de l’Algérie
enfin d’une autre Algérie
Et que c’est pas fini

Qui fait ses petits ateliers
Avec son petit stylo
Avec ses petits bobos
Avec son petit jojo
Qui vient à la fin du cours
Pour faire semblant d’écouter
Faut pas jouer les couples
Quand on a pas l’amour

Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne s’éclate pas Monsieur
On ne s’éclate pas … On viiiiiiit

Et puis, il y a les autres
Celle qui ne dit rien
Ou bien n’importe quoi
Et tous les vendredis
Sous sa belle gueule d’apôtre
Et ses beaux yeux émeraudes
Il y a le regard noir
Qui raconte une histoire
Et qui vit avec son troupeau
Qui cauchemarde tous les soirs
Et ça fait des grands rchhhh
et ça fait des grands rchhhh

Et puis il y a la toute vieille
Qu’en finit pas de me draguer
Et qu’on attend qu’elle crève
Vu que c’est elle qui a l’oseille
Et qu’on n’écoute même pas
Ce que ces pauvres mains baladeuses racontent

Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas Monsieur
On ne cause pas … On dénonce

Et puis et puis
Et puis il y a Maria
Qui est belle comme un soleil
Et qui m’aime pareil
Que moi j’aime Maria
Même que je lui dis souvent
Dans son décolleté plongeant
Qu’on ferait bien des bébés
Qui auront tous ses yeux
Et que je la tromperai pour une autre
Et qu’elle me pardonnera
Et que je recommencerai
Et que c’est pas si sur

Mais les autres ne veulent pas
Mais les autres ne veulent pas

Les autres ils disent comme ça
Qu’elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
A draguer des catins
J'ai jamais été chez elles
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié
Ou elles étaient pas belle

Enfin ils ne veulent pas
Parfois quand je la plote
Semblant que c'est pas exprès
Avec ses yeux plongeants
Elle me repousse quelque fois
Elle me repousse quelque fois

Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur on n’infidélise pas
On n’infidèlise pas Monsieur
On n’infidèlise pas

Mais il est tard Monsieur
Il faut que j’arrête …. Pour ce jour

Commentaires   

0 #1 Lilianof 08-10-2015 18:30
L'art du pastiche (chinquante et un), dans lequel Suzanne Gabriello, la petite amis du Grand Jacques excellait !
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