Première journée.
J’ai cessé de fumer, il y a une demi-heure : le temps d’acheter ce cahier. Il faut bien commencer un jour, n’est-ce pas. En même temps si j’en parle après une demi-heure j’ai de grande chance que ça ne tienne pas longtemps. J’ai toujours du mal à trouver un cahier parce que c’est plus facile d’écrire à droite qu’à gauche. Ecrire à gauche me fait chier à cause de l’encolure, mais bon ! Maintenant que j’ai arrêté de fumer ça va être pire. Mais comme mon psy m’a conseillé d’écrire ce que je ressens, ben j’y vais.
Deuxième jour.
Tranquille ça ne me fait rien. Je suis bien et pas énervé. Si je savais que c’était aussi facile d’arrêter de fumer je l’aurais fait depuis longtemps. Ca m’aurait fait des économies, j’aurais pu voyager plus. J’adore voyager surtout dans un pays chaud. Me laisser noircir par le soleil au plus près d’une plage qui chante ses remous. Ou de temps en temps des femmes décomplexées transit par mon champ de vision. La nature est bien faite quand même.
Troisième jour.
Je crois que j’ai attrapé une petite grippe. Je ne me sens pas trop bien. J’ai du attraper froid. A force de sortir et de me promener à gauche à droite, j’ai de plus en plus de mal à rester sur place. A mon avis j’ai trop d’énergie et j’ai ce besoin de le dépenser. Mais bon ! Aujourd’hui l’énergie me manque et ce n’est pas facile surtout si je tombe malade. Je vais prendre quelque médicament et dormir un peu.
Quatrième jour.
Je ne suis vraiment pas bien. Hier soir j’ai été chez le médecin et il me dit que ça n’a rien à voir avec la grippe c’est juste parce que j’ai arrêté de fumer. Depuis qu’il me l’a dit j’ai cette envie profonde d’en griller une. Juste une et je suis sur que je me sentirai mieux … beaucoup mieux. Et après je pourrai reprendre mon abstinence. J’en parle tout à l’heure avec mon psy.
Cinquième jour.
Cinq jours sans fumer. Cinq putains de jours sans en griller une. Mon psy me dit que si je me laisse tenter c’est foutu. C’est lui qui est foutu et je suis sur qu’il fume et pas que des cigarettes. Au problème de cahier, il m’a dit que je n’avais qu’à écrire à droite seulement. Je lui ai dit en sortant que ce cahier allait terminer en fumée. Il m’a que ça serait dommage surtout après avoir écrit la partie sur la plage. Il trouve que je suis un poète refoulé. Je t’en donnerai du refoulé.
Sixième jour.
Au sixième jour … Dieu créa … la cigarette. J’en suis sur. Pourquoi est-ce que l’on se focalise dans la vie sur ce qui nous fait du bien. C’est plaisant de fumer, on fait chier personne. On se sent moins nerveux, on a une attitude cool et pourtant ce n’est pas bien. A coté de ça ma voisine emmerde son monde et ça ce n’est pas grave. Demain je revois mon psy et je lui annonce que j’arrête de fumer. Peut-être qu’il me proposera une alternative à la cigarette. Genre la cigarette électronique. A l’heure du 2.0 ça serait bien de fumer une cigarette électronique.
Septième jour.
Je suis prêt et je lui dis et je sais qu’il essayera de m’en dissuader, mais je m’en fou je tiendrai bon. Je sens que je pourrai le faire et qu’il va être d’accord avec ma solution alternative. J’en suis sur, j’en suis sur, j’en suis sur.
Huitième jour.
Je me demande lequel est le plus con entre mon psy et moi. Moi pour lui avoir demandé alors que je ne ressentais plus l’envie de fumer ou lui en me questionnant sur cette putain de plage. M’en fou ! Il fallait que je sois ferme et que je lui dise que j’étais maître de mon destin et que ce n’était pas à lui de m’autoriser ou pas. A cela, il m’a renvoyé à ma démarche, il me questionne sur les raisons de cette demande et pourquoi je n’ai pas repris à fumer et que j’avais besoin de son approbation. Bien sur et je suis majeur et vacciner. Il a de la chance que je n’ai plus envie de fumer aussi non je serai venu à la consultation avec une bonne Marlboro en bouche. Je suis maître de mon destin. Demain je vois mon médecin après m’être plaint de ma première grippe il m’a envoyé faire une batterie de test et je le vois pour les résultats. Quel con aussi celui là maintenant je vais mieux et l’envie de la cigarette est passée.
Neuvième jour.
Je reviens de chez le médecin et j’ai un cancer. Un stade avancé, il ne me reste plus grand-chose à faire si ce n’est que terminé le paquet que j’ai commencé en sortant de la visite. Tu parles des bonnes résolutions !
Première journée
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