Je me demande s’il n’est pas plus judicieux d’évoquer mes ressentis plus que mon vécu ou mon parcours, étant donné que je suis plus un bon public qu’un bon conteur. Ma vie n’est pas très intéressante, en tout cas à l’écoute des autres récits, je ne la trouve pas.
Par contre, je me plonge dans une joie lorsque des personnes armées de leurs émotions se lancent dans le récit d’une anecdote, d’une histoire vécue ou même dans l’exposer d’une douleur intense. C’est à l’écoute de ces gens-là que je me dis que ma vie n’est pas si intéressante que cela. Et pourtant, je m’inquiète de la vie. J’ai l’impression que les anciennes générations vivaient longtemps …
Quelque fois face à moi un monsieur d’une septantaine d’années arborant ses récits me donne l’impression qu’il a vécu 150 ans. A mon âge ce brave monsieur avait déjà quelque fois déjà fait le tour de la planète, à travailler sur tous les fronts et à rencontrer des personnages et des situations que l’on croirait tirer d’un livre. Dans tous les cas, partager son parcours ou son vécu est nécessaire à la race humaine, elle irrigue les esprits, affinent les préjugés et permet de s’ouvrir vers de nouvelles idées. Mais avant tout, je dirais que c’est la plus belle thérapie pour le conteur de se savoir écouter et apprécier au travers de son récit de vie.
Mes aspirations, mes espoirs étaient tout d’abord celui d’un enfant. Un enfant qui, au fil de l’actualité et des découvertes voulaient être avocat, inspecteur de police ou explorateur. Dans tous les cas, au fil du temps et je dois avouer encore maintenant, je rêve ou je m’imagine encore faire ou sauver le monde. Probablement un restant de rêve enfantin qui émerge de mon esprit. Je ne crois pas avoir concrétisé mes désirs où alors Mariah² serait avec moi à partager cet atelier d’écriture….
Toutefois, je pense avoir découvert d’autres choses, d’autres réalités tout aussi confortable et agréable, si pas plus quelque fois.
Dans tous les cas, l’important n’étant pas de grandir mais de savoir grandir.
Ah mes déceptions ! Ah mes frustrations ! Mes premiers amours perdus ou inaccessibles. Le fait de découvrir l’embrasement des émotions et de ne pas pouvoir les satisfaire ou les contrôler. J’en ai eu des déceptions et je les traine encore avec moi. Pour ce qui est de mes frustrations, je les ai surmontées et aujourd’hui je vis de ce qu’elles m’ont appris.
Je crois que j’en ai contourné quelques-unes et pour ce qui est de les éviter, j’ai fait ce que j’ai pu. Je dois avouer que je n’étais pas très doué mais je me faisais très vite une raison. J’ai été très vite bercé dans mon enfance par les chansons françaises qui permettaient de s’envoler vers de nouveaux horizons, vers de nouveaux rêves et oublier l’espace d’un instant nos frustrations. Je me souviens de Jean Ferra lorsqu’il chantait « Pourtant que la montagne est belle. » ou Aznavour « Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil. ».
